Depuis quelques années, la vidéo a révolutionné la chirurgie. Nous avons à notre disposition des caméras de très faible diamètre utilisables pour de nombreuses procédures.
Pour extraire un calcul de la vessie, on devait auparavant faire une ouverture de quelques cm. A l’heure actuelle, un trou de 3 mm suffit à faire pénétrer la caméra, à parfaitement examiner l’intérieur de la vessie et être quasi certain d’avoir retiré tous les calculs. Selon une étude récente, avec une ouverture classique, 20% des calculs peuvent être oubliés (Grant DC et al. J.A.V.M.A. 2010).
On peut en pratique introduire ces caméras dans tous les organes avec un grossissement et une qualité d’image incroyable (Nez, oreille, bulles tympaniques, thorax, vésicule biliaire, canal biliaire, estomac, intestin, rein, vessie, voies génitales, fistules…).Beaucoup de choses restent encore à perfectionner. Chaque année, de nouvelles applications sont présentées aux congrès nationaux et internationaux.
Depuis quelques années, la laparoscopie est une avancée technologique qui se démocratise également au sein des cliniques vétérinaires.Là encore, comme en humaine, les possibilités et les bénéfices sont considérables.
- Chirurgie vidéo-assistée d’un abcès de la glande salivaire
- Chirurgie de la prostate guidée par échographie.
À titre d’exemple, il y a 15 ans, pour faire une biopsie de foie en cas de suspicion de tumeur, d’hépatite ou de cirrhose et prélever l’équivalent d’un petit pois de tissu, (suffisant pour faire le diagnostic), on devait faire une ouverture de 10 cm.
Grâce à la laparoscopie, 2 petits trous de 5 mm suffisent et permettent de visualiser l’organe de façon extraordinaire !
On imagine aisément la différence pour l’animal rentrant à la maison le soir de la chirurgie. De façon courante on pratique la stérilisation des chiennes avec le même bénéfice. Dans les prochaines années, de nombreuses interventions chirurgicales seront rendues possibles grâce à ces nouvelles technologies tout en étant plus efficaces et moins douloureuses.Ainsi, lorsque le médecin le demande, le chirurgien « tissu mou » doit être à même de mettre à la disposition de nos animaux la technique la plus appropriée et la moins douloureuse.
C’est cet esprit d’équipe médecine-chirurgie que nous visons toujours à améliorer en cherchant à progresser dans notre pratique et en faisant l’acquisition de nouveaux matériels notamment en imagerie (radiologie numérique, échographe de dernière génération, scanner, systèmes permettant la chirurgie vidéo-assistée…).
Nous n’imagions pas en 1996 que notre métier évoluerait comme cela et soyons certains que les nouvelles générations de vétérinaires feront le même constat dans 20 ans.
Dr Gautier Rémi